Entre deux mondes …
Nous le savons tous, la vie est un état d’impermanence.
Le changement est un processus permanent en nous comme à l’extérieur de nous.
Nous avons traversé, traversons et traverserons des moments plus ou moins intenses, plus ou moins denses, de changements ; et ceux-ci seront subis ou souhaités (à noter au passage l’importance majeure de la nuance … « subi » ou « souhaité »).
En coaching nous étudions le cycle du changement de Frederic Hudson, professeur à l’Université de Columbia, qui nous propose de regarder notre vie comme une succession de cycles constitués de 4 phases :
Phase 1 : le lancement.
Phase 2 : le marasme.
Phase 3 : le cocooning.
Phase 4 : le renouveau.
Dans cette impermancence, croissance et décroissance de notre vie, nous devons, régulièrement, faire face à de nouveaux choix, de nouveaux défis : choisir “entre la poire ou le fromage” ne nous engage pas dans le processus du cycle du changement, en revanche changer de métier, de région, de statut, rencontrer ou perdre l’amour, nous embarque systématiquement dans cette roue.
Pour autant, à chaque changement nous ne faisons pas le tour du cadran ! Faire le tour du cadran signifie que l’individu passe par les 4 phases , c’est un cycle complet, appelé également « Transition 2 ». Pour la plupart de nos changements, nous nous contentons de faire ce qu’on appelle une « Transition 1 » , (phase 1 et phase 2). Se contenter ne signifie pas que ce soit pour autant plaisant ou facile…
Savoir dans quelle phase il se trouve, aide véritablement le sujet à prendre le temps de la réflexion (seul ou avec un coach) pour comprendre, vivre et arbitrer ses choix, traverser ses émotions, prendre conscience, élargir ses perspectives, etc…
Bien que chaque phase mérite qu’on s’y attarde pour mieux la comprendre et la vivre, je souhaite ici vous entretenir de la phase 2 : le marasme.
Dans cette phase, bien souvent de nouvelles orientations s’imposent mais les choses/nouveaux choix sont rarement bien déterminés, l’hésitation est souvent de mise, et les émotions, le vague à l’âme ou les grandes frayeurs traversent l’Etre.
Ce qu’il y a souvent à faire dans cette phase : accueillir ses émotions d’inconfort, comprendre, faire du tri, se permettre, apprendre à désapprendre, lâcher-prise, dire adieu….pour aller vers..
Cette phase sera vécue en temps et en intensité de façon totalement différente selon les individus et les évènements/changements à opérer ou à digérer.
Je souligne l’importance de savoir situer son client sur le cycle du changement et de lui expliquer ces notions fondamentales du changement.
Dans chaque cas que je rencontre en coaching il y a un ou des arbitrages à effectuer, un choix à poser : rester ou partir, garder ou modifier, conserver ou oublier, prendre ou laisser, accueillir ou rejeter, dire adieu, dire bonjour, etc..
Bien souvent, il y a une forme d’épuisement psychique : cogitation excessive, influence de l’entourage , émotions en cascade (peurs, colères, doutes, tristesse, découragement, etc..) baisse d’énergie même si le changement peut être souhaité. Dans cette phase « Marasme », l’individu peut passer par un “processus de deuil » (plus ou moins intense ou vécu comme telle selon son histoire).
L’inconfort psychique et émotionnel sont bien souvent renforcés par des questions d’ordre matériel. Certaines décisions peuvent en effet avoir des répercussions importantes sur les aspects matériels de la vie, cela rajoute inévitablement des tensions, des remises en cause, des résistances dans ce processus de changement. En tant qu’être humain nous sommes attachés à la matière et une de nos plus grandes peurs est celle de perdre. Le dicton populaire est d’ailleurs bien là pour nous le rappeler ! : « Tu sais ce que tu as, tu ne sais pas ce que tu auras ». C’est ici qu’il est nécessaire de descendre dans son intériorité et de pouvoir écouter sa vérité.
Je pense véritablement que si ces changements apparaissent dans nos vies c’est qu’ils sont les prémices de quelque chose que nous avons parfois anticipé et amorcé de façon inconsciente. Nous portons en nous notre futur, et nous en accouchons au fur et à mesure… Une part de nous se souvient de ce futur et les choix et les arbitrages se présentent tandis que nous avançons sur notre chemin.
Ce sont ces moments d’inconfort que j’accompagne, en coaching, en temps que coach, formatrice en coaching , accompagnante spirituelle, pour aider mon client à faire surgir de son futur proche, la matière, le projet qu’il souhaite et qui lui tient à coeur ; je l’aide à surmonter ses angoisses, ses peurs, à les comprendre, à les accepter, à les transformer, à les dépasser, à ouvrir de nouvelles perspectives, à se relier à sa foi, à son instinct, à son essence, et à ce qu’il est prêt à vivre.
L’inconfort vient du fait que la future situation n’a pas (encore) pris forme – et on ne sait jamais véritablement qu’elle forme elle prendra.
Nous pouvons être dans l’inconfort de l’entre « l’adieu à l’ancien » et « le futur inachevé ».
Nous pouvons avoir peur et ainsi ralentir le processus.
Mais il faut comprendre ici que nous avons déjà ( et parfois il y a bien longtemps) donné le coup de pousse « responsable » de cette métamorphose. L’énergie pour donner la forme à ce futur pas encore bien défini, ne date pas d’hier, si vous prenez le temps d’y réfléchir.
Et c’est dans ce “pas encore bien défini”, ce “pas encore achevé” , ces adieux à l’ancien monde, et ce nouveau bonjour du bout des lèvres, que l’inconfort se fait sentir.
Je dis souvent que chaque changement suit l’énergie de la personne, et la matière se transforme en fonction du niveau d’acceptation ou de résistance au futur, au nouveau.
Cette phase de marasme terminée conduit le sujet sur une nouvelle trajectoire, il retourne sur une phase de lancement, en phase 1 ( lancement). Il pourra rester plusieurs mois, plusieurs années sur ce qu’on appelle en coaching “la phase plateau” (tout va bien!).
Ou bien, le sujet a besoin de temps, de plus de profondeur et d’introspection, pour chercher le nouveau sens, faire le point sur ses besoins remettre en question ses valeurs, parfois traverser la nuit noire de l’âme et dans ce cas notre sujet continue sa descente en phase 3, la phase dite de “Cocooning”.
Quelque soit la phase dans laquelle vous êtes, rappelez- vous que la Vie est impermanence… Votre seul pouvoir est dans l’instant présent.
C’est cela la Vie, cet enseignement en temps réel et en grandeur nature ! C’est aussi pour cela que la Vie est belle !
Merci de m’avoir lue, j’espère que cet article vous aura apporté quelques éclairages, n’hésitez pas à le partager si vous pensez qu’il peut aider. Merci de votre présence.
Que la joie et la foi vous accompagnent.
Sylvie
